L'assassin illusoire

Ce n’était pas son travail qui l'avait rendu célèbre,plutôt sa manière de faire : avant chaque contrat, il envoyait une demande d'invitation pour entrer chez sa victime et la tuer. Un parchemin blanc,et pour simple marque, une dague. Chaque fois ses victimes acceptaient par pur défi, espérant être celui qui coincerait Sadik. Mais cela se terminait toujours de la même façon : les veines de la main droite tranchées , sans aucune trace de lutte, et un visage serein, presque reconnaissant.

Une fois son travail fini,il venait remettre une orchidée freyesque a l’époux ou a l’épouse de sa victime, en main propre.
  Mais son coup le plus grand, le plus majestueux fut certainement le dernier , le jour ou le roi de Bonta reçut la fameuse invitation.

Quand le Roi trouva le parchemin blanc dans ses appartements, il se figea. Il vit la dague tant redouté :
        "Cher Roi, je me vois dans l'obligation de vous tuer. Ce n'est pas de gaieté de coeur, mais certaines personnes voient en vous une gêne à leur ascension. Je vous donne rendez-vous le 10 Fraouctor de cette année, lors du grand Banquet qui célébrera vos 15 ans de règne sur cette cité. Je vous demande votre accord pour pénétrer dans votre domaine et vous tuer."

Pourquoi ne pas accepter ?

Le roi voulait voir de quoi était capable Sadik, et comment il ferait pour l'atteindre. Il accepta, malgré la désapprobation de ses conseillers.
  Le soir, dans la grande salle de bal, tous ne parlaient que de ce qui allait se passer à minuit. Les femmes parlaient vite, en rigolant sur cet homme qui défiait toutes les lois, et les hommes jalousaient sa réputation.
  Le banquet fut servi après les premiers pas de danse.
Très vite, les rires et les chants montèrent autour de la table, chacun plaisantant sur les manières plus ou moins farfelues que Sadik utiliserait pour entrer.